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Méditer? Oui, mais comment?!!

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Notes de l’ « approches de la méditation » par Arnaud Desjardin

1°/ Qu’est-ce que la méditation ?

Pour comprendre l’essence de la méditation, il faut se souvenir de cette affirmation :

« Nous sommes déjà ce que nous aspirons à être mais que nous n’en sommes pas conscients. »

 « Nous sommes tous déjà nus sous nos vêtements ». Du fait des vêtements notre nudité demeure invisible, mais celle-ci n’est pas à projeter dans le futur comme le fruit de nos efforts ou l’effet de certaines causes, Elle Est Là. Il y a simplement à la découvrir, à la révéler. C’est ce qui ne doit jamais être perdu de vue en ce qui concerne la méditation. Alors que dans la vie courante toutes nos tentatives visent toujours à mettre en œuvre des causes pour produire certains effets, dans la méditation il n’y a pas à produire, il y a à découvrir. Envisageons la forme supérieure de la méditation. Celle-ci représente un mouvement inverse du mouvement habituel de l’attention : Un mouvement qui ne va plus vers la surface ou vers la périphérie, mais au contraire de la périphérie vers le centre, de la surface vers la profondeur.

La méditation est un non-agir. Penser est une action.

Dès que l’on tente le silence, cette prise de conscience très pure de l’essence de notre être, on constate qu’on se trouve harcelé par des pulsions, des colorations émotionnelles et plus particulièrement les associations d’idées, les pensées diverses. Concernant la méditation, la contemplation, la prière  Il n’y a pas une écriture Bouddhiste, Hindoue, Soufie, Chrétienne, dualiste ou non qui ne revienne pas sur ce thème :

L’être humain est capable d’immobilité physique mais est incapable d’immobilité mentale.

C’est une constatation. Comme c’est intéressant à constater :

Je ne peux pas arrêter de penser, des distractions surviennent sans cesse.

Il existe des exercices considérés comme préparatoires, on ne les range pas sous le vocable de « méditation » mais de « concentration ».

 

2°/ La concentration.

L’attention est centrée sur un seul point (en anglais « focus » ou « one pointed mind »). Il s’agit de faire, d’agir dans un sens. Soit l’on tente la concentration sur un point extérieur à soi, soit on la tente sur une réalité intérieure à soi.

  1. Objet extérieur à soi.

Un des meilleurs supports de concentration, là où le cerveau a une certaine facilité à se fixer  est la flamme d’une bougie, à la fois stable et changeante.

  • Réalité intérieure à soi.

Les points d’appui intérieurs les plus connus sont :

-La respiration

-Un centre de l’organisme (chakra, Hara, …)

-La sensation du corps (à travers le relâchement musculaire profond).

Nous essayons de couper à leur source les pensées non voulues dès qu’elles se présentent. L’exercice de base retrouvé partout, le point de départ consiste à :

Fixer l’attention sur la sensation du corps lié au relâchement profond. Être conscient de l’inspiration et de l’expiration offre aussi une possibilité de ressentir plutôt que de penser.

Il est possible enfin d’attacher son attention au mouvement de l’énergie en nous : A l’expire on perçoit une énergie fine (prâna) qui se répand dans tout l’organisme, normalement à la base de notre structure : le bassin, le ventre (Hara), et que l’on peut aussi se représenter dans toute partie du corps.

Pas d’identification mais Identité.

Certains jours la concentration s’avère aisée et certains jours impossible. Mais comme tout ce à quoi on s’exerce, on progresse. Le fait de progresser peut d’avérer désavantageux car on a l’impression qu’il n’y a qu’à continuer pour atteindre la but ultime et nous établir un jour dans l’Atman. Ce n’est en fait qu’une préparation. La concentration ne remet pas en question l’état de conscience ordinaire. Elle donne simplement une perception de soi plus calme, plus stable, un point d’appui pour se retrouver soi-même, une aide précieuse pour vivre moins emporté par les émotions.

3°/ L’identification et l’identité.

On dit que le méditant s’identifie à l’objet de sa méditation  et cette identification est présentée comme le but recherché entre tous. Ici le terme est utilisé comme «ce à quoi nous tentons d’échapper ». S’identifier à l’objet de notre méditation, il y a un risque de confusion, d’erreur. Une des formes les  plus grosses et plus connues de la folie est de se prendre pour… Il faut faire la distinction entre « identification » et « identité ».

L’identification c’est se prendre pour ce que l’on n’est pas. Découvrir votre réelle identité c’est découvrir ce que vous êtes.

À quoi d’autre que nous même allons-nous chercher à nous identifier ? Si l’on pouvait méditer sur le Soi – mais est-ce possible d’en faire un objet ? La pensée sur un seul point est destinée à montrer la puissance de la pensée, de la concentration. Il vaut mieux choisir un objet intérieur comme la sensation du corps, la respiration et ainsi l’on unifie le corps et l’esprit.

Donc la méditation est un non-agir : juste être. Ne plus penser, établi dans le silence.

C’est ce que l’on peut commencer à chercher sachant qu’il y aura beaucoup d’obstacles, et qu’il ne faut pas se décourager. Le chemin est la levée des obstacles. La forme la plus juste de la méditation serait de rechercher simplement l’immobilité et le silence intérieur. Les traditions consistent à accepter les distractions et à voir ce Jeu de pensées. Il va donc falloir composer avec elles. L’immobilité du zazen recouvre  pendant longtemps des tempêtes intérieures. Les paroles telles que : « ne pense à rien » sont absurdes parce qu’elle demande l’impossible. Le zazen est avent tout la posture, l’importance de cette posture : genoux appuyés sur le sol la tenue de la colonne vertébrale, la nuque ferme, la position des mains (main gauche dans la droite les pouces joints). À l’intérieur de cette immobilité physique, le psychisme peut se déchaîner.

La règle du jeu est simple : Je ne bouge pas, je me concentre sur la posture, et en même temps je vis ces tempêtes (vrittis- tourbillons). On y arrive plus ou moins bien suivant les jours, On laisse faire. La position du témoin, et peu à peu ces tempêtes s’apaisent, on commence à expérimenter la conscience pure. On peut considérer l’océan comme pure conscience et les vagues comme les pensées, pulsions, etc…Généralement nous n’avons que l’expérience des vagues, et non l’expérience de l’océan.

4°/ Les deux grandes directions.

L’une qui est la conscience immobilisée sur un objet, extérieur ou intérieur. L’autre qui est : « je n’interdis pas le vagabondage des pensées des perceptions, mais je ne m’identifie pas: Je laisse faire, je ne lutte pas, je demeure simplement spectateur. » On est tel l’observateur sur la rive d’une rivière qui laisse passer des branches, un ragondin, un cadavre, une mousse. Cette image peut nous aider à suivre tout ce qui se passe en nous sans créer le moindre conflit ou refus.

« Moi, je ne suis pas concerné » peut vite s’avérer mensonger. Ce n’est nullement le Soi inaffecté qui se révèle mais l’égo qui est très concerné en affirmant qu’il ne l’est pas pour mieux se couper du vécu intérieur et pour se protéger. Cette position de témoin est une dissociation et non une dualité tant le témoin est neutre, sans aucun jugement, appréciation des pensées nobles, aucun mépris pour les pensées vulgaires, juste témoin. Cette forme de méditation est très efficace mais non la seule pour progresser.

Abo Rimpoché a proposé à Arnaud D. ceci : Ne tentez plus de concentrer votre attention, laissez venir les distractions «  let them come, let them go !! » Plus tard Swamiji lui propose: “let them come, they will go!!” «Laissez les venir, elles partiront ; » Dudjom Rimpoché proposa ceci : « représentez-vous le vide (shunyata) comme l’immensité vide d’un ciel bleu le jour. » C’est l’océan de conscience où retournent toutes les vagues des perceptions. Dans ce ciel vide passe un oiseau, pouvons-nous être, demeurer une conscience large ou fixons nous notre pensée  sur cet oiseau ? Si cet oiseau est très beau, on oublie le ciel on ne voit plus que l’oiseau, son beau plumage, des couleurs merveilleuses. Et si l’oiseau a une apparence très repoussante,  par le refus le même mécanisme est en marche : notre attention se concentre sur cet oiseau pour le refuser. Accueillons complètement les distractions, et regardons. Cette dissociation que l’on appelle : « le témoin et le phénomène »  est le thème d’un ouvrage très connu « Drik dishiya viveka »  « la discrimination du spectateur et du spectacle.

5°/Quelle tentative de méditation peut nous être utile?

Deux pratiques sont à notre disposition :

  1. concentration sur des points d’appui extérieurs :

Sensation de soi, conscience de la respiration. L’énergie en nous s’exprime sous 3 formes : physique, émotionnelle et mentale. Le niveau sur lequel on a le moins de pouvoir est l’émotion. On a un petit pouvoir sur le corps et également sur nos pensées. Un principe efficace consiste à réunir intérieurement les 2 niveaux sur lesquels on a un petit pouvoir : le corps et les pensées. Au bout d’un moment (10, 15, 30 minutes) l’émotion (du moment : tristesse, colère, joie) finit par participer à notre réunification. Une image peut illustrer ce propos, l’éléphant sauvage encadré par des éléphants dressés : pour faire voyager un éléphant sauvage, il suffit de le placer entre deux éléphants dressés. On peut encadrer l’émotion par les 2 éléphants quelque peu apprivoisés du corps et de la pensée. La pensée s’unit à notre corps physique par la sensation que l’on peut avoir ce corps, plus les muscles sont relâchés, plus l’on peut avoir une sensation interne précise de notre corps. La parole du Christ peut avoir un sens nouveau : « Si deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Ici « deux sont réunis en mon nom » ne sont autres que la pensée et le corps « Je suis au milieu d’eux » sont réunis par la conscience du corps.

Attention au matérialisme spirituel, ou à l’égo spirituel : Je veux … parce que…Je veux…parce que les tibétains…, parce que untel, Arnaud, parce que je veux prouver que… En harmonie avec la voie proposée par Swamiji manonasha, chitta suddhi, vasanakshaya,on peut si on le souhaite et que ce soit notre nature, que cela ne nous demande pas un effort épuisant pratiquer cette forme d’intériorisation. Point d’appui à la pensée : la sensation du corps, la respiration dans l’immobilité, la réunification où le 3e élément doit participer : le cœur. Trois réunis au nom du Soi ou du Christ.Orienter l’attention de la périphérie vers le centre. Comme je ne sais pas en quoi consiste la méditation, j’attache ma pensée à la sensation, à la respiration paisible.

  • S’exercer à la vision des pensées sur fond de vide

Cela vous paraîtra plus ou moins aisé. Que l’on ne se décourage jamais !! On peut y arriver pendant quinze jours d’affilée et ne plus y parvenir pendant 2 mois durant lesquels on est agité. On a envie de bouger, la méditation devient insupportable. Il faut savoir que différents mouvements intérieurs (vasanas ) vont interférer. C’est ainsi, ne soyez ni surpris, ni déçu et cela est normal, il ne faut pas s’en inquiéter. Au départ les états d’âme ne dépendent pas de nous.

Reconnaître et accepter que ce qui est soit, se détendre à l’intérieur et tenter la vision du témoin neutre. Vingt ou trente secondes sans qu’un oiseau ne traverse le ciel de nos pensées est le commencement de la méditation.

Pour s’exercer à ce vide, une méthode aisée : « Je suis »

 C’est tout, je ne m’épuise plus à lutter contre les distractions. Je vais voir au fur et à mesure ce qui va monter de la profondeur de moi-même. Je me détends autant que je peux. Une Idée, une image surgit. Je la constate, je la note, et je ne me laisse pas entraîner. Essayons d’être le témoin de  ce que nous ressentons. Si l’on refuse les associations d’idées, au bout de 2 à 3 minutes elles vont se présenter et nous engloutir.

Acceptons.  Attendons.  Retournons à l’immobilité.  Regardons.

Si l’on commence par lâcher quelques secondes,  l’image ou l’idée qui viendra sera tout à fait inattendue. Ce ne sera pas « Il faut que je réponde à ce mail », « Que va-t-on manger ce soir ? ». Ce sera, si l’on a vraiment fait le vide en soi beaucoup plus surprenant ? Pour commencer, ne cherchons même pas à comprendre pourquoi c’est cette idée-là qui nous est venue mais seulement à « voir ». Une deuxième idée se présente, on se détend de nouveau. Troisième idée, image, je vois je constate, au coup par coup, « to be aware », rien ne passe inaperçu. L’on peut aussi sentir ce qui est contenu dans l’image venue à la surface. Pourquoi particulièrement celle-ci ? Ou bien l’on constate, et c’est tout, ou bien l’on essaie de sentir la richesse contenue dans cette image. Soyons attentifs autrement le fonctionnement ordinaire de la pensée va prendre le dessus et l’on perdra la position de témoin qui demeure essentiel. Ne nous laissons pas absorber par l’objet : je vois, je sens (en insistant sur « awarness » la conscience, le constat).

Il y a donc 2 démarches proposées :

-La réunion de la pensée et du corps

-La discrimination du spectateur et du spectacle (ou position de témoin).

Essayons simplement de sentir sans se laisser emporter : Elle vous dit quoi cette image ? Bien et puis ? Idée après idée. Et si une image ne nous évoque rien laissons-la passer. Avec un peu de pratique dépassons le coup par coup où l’on pourra laisser le mental vagabonder tout en conservant sans effort surhumain la position de témoin : « allow the play of the mind » autorisez le jeu de la pensée. Voyons, soyons conscients de nos rêveries diurnes. Cette non-identification aux images va avoir des échos dans le courant de notre existence. Voilà les soucis, les inquiétudes qui sont en train d’agiter mon cerveau et mon cœur, et moi j’expérimente un certain détachement au centre même de cette agitation. Je sais, je perçois que ces agitations ne sont pas le tout, elles concernent la surface, les formes changeantes, momentanées, d’une conscience sans forme, la pure lumière de la perception.

6°/Ce vers quoi la méditation nous amène.

Ce vers quoi l’on va c’est la conscience pure. Juste être ce que l’on est. La méditation est un non-faire, un non-agir, un non-effort, cela ne doit jamais être oublié. Toutes sortes d’éléments impurs de l’ego, plus ou moins conscients, vont s’immiscer dans votre pratique, tels que l’avidité et le désir de réussir. « J’ai une revanche à prendre : ma vie est médiocre, donc je réussirai dans la spiritualité. » Des dizaines et centaines de motivations frelatées peuvent intervenir. Et naturellement on tourne le dos à la bonne direction, tout en étant encouragés puisque une demi-heure tous les matins, une demi-heure tous les soirs, vous demeurez sans bouger. Vous ne voyez pas que votre méditation a été purement et simplement récupérée par le mental qui la réduit encore à avoir un profit : « je réussis, je ne réussis pas. » Dans le lâcher-prise, la détente, l’ouverture, une révélation se produira, si l’on est vraiment silencieux. La méditation est l’anti-recherche, il n’y a pas à rechercher le Soi : Nous le sommes. Tournons le dos à notre comportement habituel (j’aime, je n’aime pas, je veux, je ne veux pas toujours centré sur le « moi  ») où nous cherchons à nous affranchir de ce moi, cette conscience individualisée pour découvrir la Conscience. La méditation est un effacement, un silence, une acceptation.

Ne méditez jamais « contre »… la médiocrité, le sentiment d’infériorité, l’échec,… Et Ne méditez jamais « pour »…un but dans le futur, la libération, la sagesse… Ni contre, ni pour, juste être. Silence. Pour commencer, l’acceptation de ce qui nous apparait comme décevant, non souhaité, mais ce qui est, ici et maintenant. Autrement dit le maître mot de la méditation est le mot OUI. Il n’y a pas d’effacement qui ne soit pas lié au OUI. J’aspire à ne plus être tout en étant vigilant, un étang a été agité par le vent, puis le vent retombe et l’étang redevient une surface lisse comme un miroir. Pour commencer ce n’est pas dans la méditation que la partie se joue mais dans l’existence, l’essentiel est la vigilance dans l’action, le OUI à ce qui est, la détente, la présence à soi-même, la position de témoin dans le courant de l’existence. Que se passe-t-il ? Il s’agit d’un non-agir, d’un non-faire, d’un non-être, d’un effacement qui permet la révélation de ce qui est supramental, au-delà de l’ego, et il y a en nous  toutes les peurs non rassurées, toutes les demandes (vasanas) non satisfaites qui bouillonnent dans le subconscient, tous les samskaras, les diverses sources d’agitation, les colères rentrées et les problèmes non résolus.  Comment alors peut-on se détendre ? Je ne me détends pas, je lutte pour réprimer encore et avoir une demi-heure de répit. C’est un non-sens, une voie sans issue. L’ensemble du cheminement prend plusieurs années et se vit au cœur de notre réalité, extérieure et intérieure (l’attachement, la peur, l’émotion) va éroder ces sources de tensions. Peu à peu manonasha, chitta, shiddhi, vasanakshaya, tout ce qui nous est proposé va diminuer le jeu de l’attraction et de la répulsion, de la bipolarité en nous et la méditation nous sera aisée. J’arrête les pensées, les pensées s’arrêtent ; j’arrête les demandes, les demandes s’arrêtent. Cette rentrée dans la vide ou dans le silence nous deviendra plus facile parce que enfin il est tout de même encore plus naturel de ne pas bouger que de bouger.

L’essence c’est l’immobilité. Notre état naturel réside dans le vide, voilà pourquoi lorsque nous utilisons le mot surnaturel, les Hindous utilisent le mot état naturel (sahadja). Ne méditons pas contre, comprenons qu’il va falloir dépasser la distinction « méditation non-méditation », moment de méditation au calme et retour à la vie, jusqu’à ce que les deux soient confondus, la vie entière est alors vécue sur fond de méditation.

7°/L’érosion des obstacles.

Le mot manas désigne le mental dans notre relation avec ce que nous considérons comme le monde extérieur. Chitta (agitation) : des pensées, des images des souvenirs, des projections sur le futur se lèvent en nous, que nous le voulions ou non, est à la fois un réservoir d’impressions anciennes et une  inépuisable de formes dans la conscience, de phénomènes psychologiques qui nous assaillent, nous harcèlent parfois lorsque l’on tente au contraire dans la méditation d’être immobile et silencieux. Si l’on pouvait descendre en deçà de ces agitations, encore profond en nous même, votre véritable nature se révèlerait comme le vide, la plénitude, l’infini.

8°/ La maîtrise des pensées.

La pratique persévérante de l’assise immobile et de l’attention intérieure vous conduira peu à peu à une maîtrise croissante de vos états  émotifs. « L’absence de pensées »et un état d’accomplissement proposé par Swami Ji. Mais qu’est-ce que l’absence de pensées ? Toute méditation est une tentative de contrôle des pensées pour les orienter dans une direction bien précise. Penser revient plus souvent à isoler un élément de la totalité, d’une situation qui comporte un grand nombre de facteurs. De là on extraie un détail qui nous touche particulièrement et on le « monte en épingle » de façon tout à fait arbitraire en oubliant le contexte.

Une pensée intelligente, une pensée justifiée était ce que Swami Ji appelais une vision. Par rapport à l’émotion on peut considérer le sentiment comme l’ouverture du cœur.L’émotion représente toujours une rétraction du cœur quand ce n’est pas une fermeture complète dans l’émotion négative que l’on ressasse. Voir est au contraire intégrer le détail dans un vaste ensemble. La vision ne s’avère possible que si le cœur est ouvert. Pour commencer par  le plus clair les pensées qui doivent et peuvent disparaître  sont celles qui ne correspondent à rien de certain, et qui se présentent comme tel. On les reconnaitra facilement car ce sont des pensées familières, telles les pensées d’inquiétude : « Mes moyens financiers ne vont pas continuer comme cela, ja vais perdre ma situation, les prix augmentent, les gens ont de moins en moins d’argent pour acheter, je ne sais pas comment je vais faire face aux échéances. » Voilà le genre de cogitations qui ne reflètent pas la situation telle qu’elle est mais qui peut occuper notre esprit. Les soucis de santé, du qu’en dira-t-on, des évènements qui risquent de se produire à l’échelle mondiale… Ces pensées, même si elles revêtent un aspect intelligent, justifié, sont en fait inutiles, elles tournent en rond et ne font que consommer de l’énergie. Également inutiles sont les pensées enthousiastes par lesquelles on se laisse emporter. Ces pensées prétendument heureuses « tout me réussit, mes entrées d’argent vont augmenter, » doivent aussi disparaître. L’on peut se donner comme but l’élimination complète de ces pensées qui confondent possibilité et probabilité. On ne pourra progresser que si l’on est décidé à éliminer ces errements.

A partir de là il s’agira de pensées dont on sera conscients au moment où elles se présentent et qui seront plus sobres en ce sens qu’elles ne prévoient ni le pire ou le plus inquiétant ni le plus merveilleux. L’anxiété s’appuie sur des suppositions. Il faut être impitoyable et toujours se demander :  « quelles valeurs ont ces pensées qui me viennent à l’esprit ? »

On peut dire qu’il existe trois type de pensées :

  • D’une part les pensées inutiles, nocives qui montrent que la destruction du mental n’a pas été opérée et que l’on peut tomber dans le piège pernicieux de ses illusions.
  • D’autre part des pensées qui pourraient encore être raréfiées mais qui ne déforme pas la réalité : « j’ai oublié cette facture, je dois appeler mes parents, etc.. »
  • Enfin, il y a les pensées qui représentent une réflexion active et sont nécessaires  pour prendre une décision : maintenant j’envisage telle réalité, comment se présente-elle, quels sont les éléments qui la composent, quelle décision imposent-il ? »
  • C’est ce que Swami Ji appelait “ne pas penser mais voir”.

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